samedi 11 mars 2023

EROTIC BAZAR n°2, Chroniques de l'Alcove

Erotic Bazar n°2 Chroniques de l’Alcove Il arrive un âge dans la vie où nous basculons irrémédiablement dans une forme de résistance à l’acidité du monde contemporain qui ronge nos plus belles années et nos plus beaux souvenirs. Rien n’altère le changement mais comme le dit l’adage, le mieux est l’ennemi du Bien et David et moi partageons quelques sentiments circonspects (pour manier l’euphémisme) sur la tournure que prennent les arts en général et le cinéma en particulier. J’étais sans doute trop naïf pour le voir auparavant mais je n’ai jamais connu pareille oppression dans la liberté de ton dans le septième art. Le nouveau conformisme, au-delà d’être profondément répressif (gare à ceux qui sortent du rang !), s’habille des oripeaux d’une morale et d’une propagande à côté desquelles le monde d’Orwell, dépeint dans 1984, fait figure de nouvel Eden. La résistance de David Didelot à ce cataclysme culturel est épidermique, viscérale, charnelle. Plus la tendance est rigoriste, plus il plonge dans les délices odorantes de la fange pornographique. Plus le cinéma (et la presse qui le commente) s’harnache dans la camisole du politiquement correct, des quotas et des grilles genrées, plus il revendique une paillardise gauloise qui fleure bon le stupre et le vice. Et ma foi, sa prose à travers Erotic Bazar 2 s’avère une bouffée d’oxygène dans l’air vicié qu’on nous oblige à respirer ! David a choisi son camp et il le montre ! Au-delà de cet angle purement culturel et ce choix éditorial résolument punk, Erotic Bazar conserve les qualités qui faisaient le corps et l’esprit de Vidéotopsie : rigueur des informations, exhaustivité, qualité de la plume (mon ami Pierrot), humour saillant, chroniques animées et amour sincère du cinoche populaire. Si Vidéotopsie était une ode au Bis, Erotic Bazar est un hymne, un chant des partisans de ceux qui goutent encore sans plaisir coupable (quelle putain d’expression à la con !) au cinéma d’antan ! Je ne peux que vous conseiller de courir acquérir le bel objet (car la mise en page est au diapason des sujets évoqués). Certains esprits chagrin (et j’en connais) diront que je flagorne car j’ai moi-même participé à l’ouvrage, sachez que j’aurais écrit la même chose à la virgule près (hormis cette phrase forcément), si tel n’avait pas été le cas. Achat obligatoire et lecture indispensable, et l’expression n’est point galvaudée.

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