La triste nouvelle je l'ai apprise sur les pages facebook de Tim Lucas et Alain Schlockoff, Ingrid Pitt nous a quitté. La disparition de mes acteurs, actrices et cinéastes favoris me file toujours un méchant coup de blues, une amertume dans l'âme, une drôle d'impression, avec eux c'est toujours un peu de ma jeunesse qui s'en va, de ma cinéphilie. Le temps qui passe quelle horreur ! Pour Ingrid, le sentiment est encore plus prégnant pour une raison simple je l'ai rencontrée. Cette rencontre remonte au glorieux temps frénétique de Hammer Forever où Romain Hermant et moi guettions la moindre manifestation ayant un rapport de près ou de loin avec la firme britannique. C'est ainsi que je faisais mille kilomètres pour voir, à Cherbourg, Les étrangleurs de Bombay au cinéma diffusé lors d'un festival ou que nous nous retrouvions au Luxembourg pour la projection des Vierges de Satan. Ingrid Pitt, je l'ai rencontrée dans la boutique SF Collector de Fabrice Lambot où elle effectuait une séquence de dédicaces. L'occasion rêvée de réaliser un entretien avec la first lady of horror ! Le courant est tout de suite passé entre nous, elle fut charmante à mon égard, discuta longuement avec moi de la Hammer mais pas uniquement. Je la revis au restaurant le soir pour un diner qui restera gravé à tout jamais dans ma mémoire. Elle m'avait surnommé mon petit marin parce qu'à l'époque je ne quittais pas un froc à rayures du plus bel effet (du moins le croyais-je !). Au moment des aux revoirs, elle me confia être sûre que nous allions nous revoir dans nos vies plusieurs fois encore, cela ne s'est pas fait à mon plus grand regret... Je garderai le souvenir d'une femme épanouie, pleine de grâce et de classe, détachée et attachante, respectueuse...
Didier Lefevre
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