samedi 10 décembre 2011

MANDRAGORE de Fabrice BLIN (2011)


MANDRAGORE, un film de Fabrice BLIN (2011)

Il me tardait de découvrir Mandragore, le dernier court-métrage de Fabrice BLIN. Son titre, d’abord, me soufflait à l’oreille les chants mystérieux de nombreuses croyances et légendes et conférait d’emblée à l’œuvre un caractère poético-fantastique. Ma présence au festival Extrême Cinéma de Toulouse m’offrit l’occasion de le voir, et qui plus est, en salle ! Je l’affirme d’emblée, j’ai apprécié grandement cette nouvelle production Metaluna. Les 17 minutes du film s’écoulent facilement, naturellement amenant lentement mais sûrement le spectateur à un Deus ex Machina (que j’avais certes anticipé) qui laisse exploser au grand jour le Fantastique.

Nous suivons tout d’abord Bruno SLAGMULDER (très bon comédien) errer dans une forêt touffue. Il est nu et semble désorienté. Il trouve refuge dans une demeure plutôt rudimentaire, semblant venir d’un autre âge où habitent la charmante Agathe de la BOULAYE (mes rétines vous remercient pour la scène de bain) et son petit garçon un brin bougon. L’hôtesse panse ses plaies, le soigne. A son réveil, il comprend que ce n’est pas une femme tout à fait comme les autres et que son beau visage cache des secrets ancestraux. Sa mission était de la repérer et de l’éliminer mais… suspense je n’en dirai pas plus.

Si le film rappelle avec brio certains classiques du Fantastique (Terminator par exemple, mais aussi La Nurse), il ne s’agit en rien d’une démarcation servile, Mandragore suit son propre chemin et fait preuve d’une belle singularité. Trop de courts métrages choisissent l’angle du pastiche ou du hard gore pour que je ne souligne pas ici la volonté de raconter une histoire insolite où l’irréel surgit du naturel, un peu à la manière des scripts de La quatrième dimension.

Je l’ai évoqué plus haut, les comédiens sont très bons, tout comme le sont la photographie, la mise en scène et les effets spéciaux du doué David SHERER. Fabrice BLIN a un avenir prometteur devant lui. J’espère qu’il conservera cet esprit qui lui est propre, cette intemporalité, cet attachement au genre sans ambigüité pour nous livrer d’autres films tout aussi singuliers.

Mandragore m’a ouvert l’appétit, au boulot Fabrice !

Didier LEFEVRE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire