BON CHIC MAUVAIS GENRE, c'est votre soirée
consacrée au cinéma décalé, oublié, beau, déviant, flamboyant et/ou
sublime, tous les mois au Majestic ! Une soirée double-programme,
préparée par les projectionnistes du Majestic, en collaboration avec le
livre-magazine Distorsion et le fameux Medusa Fanzine....
Et ce
Vendredi 13 Mai, nous allons rendre hommage à un de nos réalisateurs
préférés, Dario Argento, le populaire maître du giallo, ce genre italien
sans équivalent mélangeant le thriller et le fantastique !
Vous
n'avez jamais entendu parler du giallo ? Vous ne connaissez pas Argento
? Vous ne savez pas où se trouve l'Italie ? Voilà qui n'est absolument
pas grave. un seul conseil: venez et c'est tout un pan de
cinéma à la fois terrifiant et sublime qui va s'ouvrir à vous ! Vous
n'allez pas en revenir: c'est une promesse ! Et pour ceux qui
connaissent le grand Dario sur le bout des doigts, venez redécouvrir
enfin ces films en salle, sur grand écran et en copies numériques
restaurées ! Ça aussi, ça va vous changer la vie ! On commence dés 19h30
avec LE CHAT A NEUF QUEUES, deuxième film d'Argento, et subtile
variation hitchcockienne très rare au cinéma. A 21h30, nous enchaînerons
alors sur un de ces films qui fit le plus scandale peut-être,
PHENOMENA, un des chefs d’œuvre du maître!
19H30 :
LE CHAT A NEUF QUEUES (Il Gatto A Nove Code) de Dario Argento –
Italie/Allemagne de l'Ouest/France – 1971 – 90 min – Copie numérique HD
restaurée (dcp) – v.o sous-titrée.
Avec: James Franciscus, Karl Malden, Catherine Spaak, Pier Paolo Capponi, Horst Frank, Rada Rassimov, Carlo Alighiero…
Franco Arno est à la retraite. Aveugle, il vit seul avec sa jeune nièce
et gagne sa vie en rédigeant des mots croisés. Une soir, alors qu'il se
ballade, il surprend une étrange discussion entre deux hommes assis
devant une clinique spécialisée dans la recherche génétique. Le soir
même, le gardien de la clinique est assassiné. C'est le début d'une
vague de meurtres qui va ensanglanter la ville. Franco décide alors de
faire équipe avec un jeune journaliste et de mener ainsi leur propre
enquête... Un jeu qui pourrait devenir bien dangereux !
Deuxième film de Dario Argento, LE CHAT A 9 QUEUES démontre que le
réalisateur n'a pas mis longtemps à maîtriser le "giallo" et même à
surpasser ses prédécesseurs ! Malgré tout, ce film est, à tort, resté un
peu oublié dans la carrière du réalisateur. Certes, LE CHAT... se
démarque un peu du reste son œuvre: c'est sans doute son film le plus
classique et on est loin de la folie furieuse et de l'hystérie
esthétique de ses futurs grands opus.
Néanmoins, LE CHAT A 9
QUEUES est un film superbe qui justifie amplement dans le déplacement !
Et encore aujourd'hui, il reste beau et passionnant. Car déjà, cette
variation hitchcokienne très personnelle (Argento vénère le réalisateur
anglais) est très belle et extrêmement soignée. Le réalisateur s'essaye
déjà à certaines expérimentations grâce a des plans inhabituels ou
expérimentaux qu'on retrouvera ensuite dans le reste de son œuvre.
C'est notamment le cas avec une utilisation malicieuse et très efficace
de gros plans tout à fait iconoclastes (qui annonce déjà LES FRISSONS DE
L'ANGOISSE) ou encore un travail passionné sur les couleurs et la
composition des plans qui donnera lieu à des séquences tout à fait
gouleyantes (cf. la scène du labo photo). Notons aussi un joli casting
anglophone et une musique d'Enio Morricone, ce qui ne gâche rien. LE
CHAT.. est un excellent film qu'il serait criminel de ne pas voir en
salle, chose rare !
21H30 : PHENOMENA de Dario Argento – Italie – 1985 – 105 min – copie numérique HD restaurée (dcp)– V.O. sous-titrée.
Avec: Jennifer Connely, Daria Nicolodi, Fiore Argento, Patrick Bauchau,
Donald Pleasance, Fiorenza Tessari, Frederica Mastroiani…
La jeune
Jennifer Cornivo est envoyé par son père, un célèbre acteur américain,
dans une pension pour jeunes filles de très bonnes familles, au cœur
des Alpes suisses, afin qu'elle reçoive là la meilleure des éducations.
La jeune fille se sent seule et abandonnée et multiplie les crises de
somnambulisme. Elle rencontre aussi un entomologiste grâce auquel elle
se découvre une étrange pouvoir avec les insectes... Un pouvoir qui va
peut-être de se mettre sur la piste d'un serial-killer qui a sévit dans
la région, il y a quelques années…
PHENOMENA marque un
retour de Dario Argento au surnaturel, et plus encore, c'est le début
d'une rupture artistique dans la filmographie du réalisateur. Argento
signe un film à la mise en scène complétement folle et précise, mais
sans reprendre le maniérisme baroque et ultra-chargé d'un SUSPIRIA.
Ici, le matériau se veut plus brut, plus formel et plus direct. Mais
cela n'empêche pas au film de se révéler d'un lyrisme hallucinant mais
aussi d'une tonalité plus douce-amère à travers le parcours de sa jeune
héroïne délaissée. Ce lyrisme, on le doit à un sens du détail
quasi-maniaque et à une la logique poétique poussée à l'extrême. Mais
c'est aussi le fruit d'un travail hallucinant sur le son du film et sur
sa bande-originale. Le réalisateur retrouve le groupe Goblin qui compose
ici quelques thèmes ultra-efficace dont Argento casse parfois la
logique ou le rythme en utilisant de manière plus qu'inattendue quelques
morceaux de hard-rock (Iron Maiden, Motorhead) qui donne un souffle
totalement inouï au film ! (une idée de rupture musicale pillée
allégrement par moult cinéastes pas la suite, à l'image de Tarantino,
par exemple).
Ce rythme magnifiquement travaillé et
ce grand sens des séquences lyriques n'est pas tout ce qui fait le sel
de PHENOMENA. Le casting, tout d'abord est sublime. Il consacre Jennifer
Connely, jeune actrice d'alors qui sort du tournage du IL ETAIT UNE
FOIS EN AMERIQUE de Sergio Leone et dont Argento sait travailler toutes
les nuances. Poussée par le maître, sa performance est inoubliable et le
film lui doit beaucoup. A ses côtes on retrouve Daria Nicolodi, Patrick
Bauchau et surtout un Donald Pleasance très en forme qui trouve ici un
des ses meilleurs rôles. Notons enfin que le film, parfois lyrique,
parfois violent, souvent onirique, ne pourrait trouver son équilibre
sans un certain sens de l'humour et de la cocasserie (ici, un
singe-infirmière, là des insectes-détectives, etc.) qui forge aussi la
véritable identité du film et le rend étrange et fascinant. PHENOMENA
est un chef-d’œuvre indispensable pour tous les amateurs de fantastique
et/ou de thriller car il est traversé par le sentiment que tout peut
arriver, que tout est possible, et parce qu'il fait se côtoyer la
poésie, la détresse, l'humour et la sauvagerie.
Dr Devo.
Dress-code de la soirée (1 DVD à gagner pour le meilleur déguisement
!): Jeune fille étrange, journaliste, personnage aveugle (célèbre ou
non), fillette, policier, inspecteur, directrice, chauffeur de bus,
insecte, singe, musicien hard-rock/metal, gobelin/troll/hobbit, garde
suisse, Mylène Farmer ou spectateur du Majestic. Les prix pour le
concours de déguisement sont donnés au début de la deuxième séance !
Réservations fortement conseillées : possibles dés à présent à la
caisse du Cinéma Le Majestic. Soirée proposée par le site Matière Focale.com,
Médusa fanzine, le magazine Distorsion et les projectionnistes du
cinéma Majestic. Tarifs: 13 euros les deux films / 1 film aux tarifs
habituels.
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