jeudi 29 janvier 2009

L'ILE DE L'ENFER CANNIBALE (1978)


L'île de l'enfer cannibale (1978)
Un film de Sam GARDNER ( Sisworo Gautuma Putra)
Titre italien (copie visionnée) : Primitiv (Azzura Home Vidéo)
Titre belge : Les primitifs
Titres anglais: The Primitives / Savage Terror
scénario: Anthony TANTON, montage: James MURSHKIN, photo: Leo FIDOLE
musique: Gatot SUDARTO (sauf le générique de début puisque résonne The Robots de KRAFTWERK!!!)
avec Barry PRIMA, Enny HARYON, John MARDJON...

De manière incompréhensible, L'île de l'enfer cannibale, pourtant sorti en salles, est resté (à notre connaissance mais elle n'est point infinie) inédit en vidéo dans l'hexagone, contrairement aux autres folies indonésiennes largement diffusées notamment chez Punch Vidéo. Heureusement, nous avons pu le visionner grâce à la VHS italienne . Visiblement marqué par Le dernier monde cannibale de Ruggero DEODATO, et disposant de décors naturels sur place (la jungle indonésienne valant bien celle de Nouvelle Guinée), les producteurs de la Rapi Films ont fait LEUR film de cannibales. Réalisé par Sam Le guerrier GARDNER, ce film met en scène la vedette locale, l'incroyable Barry PRIMA. Au cours d'une expédition, son personnage s'égare avec quelques comparses, et est capturé par une tribu d'indigènes anthropophages cruels et voraces. Sam GARDNER met d'ailleurs l'accent sur cette cruauté "primitive"; les stock shots animaliers sensationnels et les animaux (un lézard, un crocodile...) tués et dévorés sont légion à notre plus grande dégoutation. La figuration en rajoute également dans les mimiques grossières , les bruits de déglutition écoeurants et les roulements des yeux de fins gourmets se délectant de chair sanguinolente. L'intrigue, vous le devinez, se concentre ensuite sur l'adaptation puis l'évasion, de notre héros, de cet enfer cannibale. Il devra, pour se faire, puiser, lui aussi, dans ses instincts et pulsions primitifs ! Indonésie oblige, le film ne prend pas la tournure "sexuelle" du modèle de DEODATO (souvenez vous de ce survivant empli de haine et assoiffé de vengeance prenant sauvagement en levrette une indigène, pour le coup, comblée d'extase !). Pas de sexe ici mais le désir de choquer tout de même en exagérant le gore et le cradingue. Barry PRIMA, notre guerrier adoré, s'en sort évidemment, avec sa compagne et pousse un cri expiatoire, sur son radeau de fortune, marquant le dénouement de ses aventures dans la jungle.
Cette bande, si elle reste plaisante et curieuse, ne tient pas la comparaison avec ses inspirateurs italiens. Moins graphique dans sa violence, moins gore, elle se rattache plus aux films d'aventures dans la jungle traditionnels. Plus proche de La montagne du Dieu Cannibale que de Cannibal Holocaust donc.
Toutefois, ce genre de productions complètement disparues des écrans désormais, se savoure toujours avec autant de plaisir. Du pur cinéma jouissif, naïf et décomplexé...
Didier Lefevre (chronique initialement parue dans le dossier Indonésie du Médusa Fanzine n°20, (c) Médusa Fanzine)

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