dimanche 10 juillet 2011

Le château des morts vivants.... la critique.


LE CHATEAU DES MORTS VIVANTS

Encore une rareté de plus au catalogue Artus ! Film à la paternité mal établi (trois réalisateurs probables), le château des morts vivants, datant de 1964, s’avère un bel exemple de cinéma d’épouvante gothique transalpin réussi. Le titre peut paraitre abusif car, en fait, il n’y a point de morts vivants dans ce château mais plutôt des trophées animaliers ou humains, sortes de statues de cire que collectionne un Christopher LEE, macabre à souhait, à la démarche vampirique et funèbre. Accompagné par un serviteur aussi fidèle que servile, il se fait l’hôte d’une troupe de bohémiens, dont le spectacle tourne autour d’une pendaison publique, avec Philippe LEROY, Gaia GERMANI, Luciano PIGOZZI en Arlequin facétieux, un nain… Autant de personnages qu’il désire ajouter à son petit théâtre macabre qu’il se confectionne.

Point trop de suspense dans le déroulement très linéaire du récit, le (les ?) réalisateur fait la part belle aux ambiances fantastiques bien aidé par une photographie noire et blanche très contrastée, des décors superbes comme ce parc avec des sculptures géantes de crâne, de dragon… Ajoutons à cette galerie une sorcière qui rôde aux alentours du château et trois gendarmes, plus pieds nickelés que représentants de l’ordre dont le capitaine n’est autre que Donald SUTHERLAND (tout jeune), qui se travestit pour interpréter la sorcière.

La découverte de la pièce renfermant les humains statufiés constitue l’apex de cette bande et garde un impact certain sur notre imaginaire même après presque cinquante années.

Christopher LEE tout en sobriété monolithique s’oppose à un Donald SUTHERLAND en faisant des tonnes, que ce soit hilare en capitaine de gendarmerie ou très maniéré en sorcière. Luciano PIGOZZI, futur Alan COLLINS, s’avère excellent, ressemblant pas mal (enfin je trouve) à Michael RIPPER à cette époque, sans doute les yeux globuleux qui me font écrire cela. Gaia GERMANI est bien mignonne mais elle n’a pas la profondeur de regard d’une Barbara STEELE, reine indétrônable du gothique. Quant au français Philippe LEROY, il se montre excellent, en ancien militaire amoureux de la belle gitane.

Un film assurément à découvrir, qui devrait ravir les amateurs d’épouvante gothique, ces fantasticophiles pures souches heureux de promener leur imagination dans les vieux châteaux où des candélabres éclairent péniblement des couloirs sombres, envahis de toiles d’araignées et où l’on perçoit entre le grincement d’une porte et le souffle d’une bise maléfique, de violents rires sardoniques qui glacent le sang et les sens.

Didier LEFEVRE

Cet article sera également au sommaire du prochain Médusa Fanzine, le n°23.


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