mardi 30 décembre 2008

L'ARMA, L'ORA, IL MOVENTE, Francesco MAZZEI (1973)

L’ARMA, L’ORA, IL MOVENTE
Un film de Francesco MAZZEI (1973)
Une production Julia Film (Rome)
Scénario: Francesco MAZZEI, Marcello ALIPRANDI (réalisateur de Meurtre au Vatican)
Musique : Francesco DE MASI
photo : Giovanni CIARLO
montage Alberto GALLITTI
Assistant réalisateur: Mario BIANCHI
Directeur de production: Raniero DI GIOVANBATTISTA (réalisateur de Libidine)
Effets spéciaux: Carlo RAMBALDI
Avec: Renzo MONTAGNANI, Bedy MORATTI, Eva CZEMERYS, Salvatore PUNTILLO, Claudia GRAVI, Adolfo BELLETTI
Vidéo : collection Morbosita disponible auprès de SF Collector

Vous connaissez l’affiche de ce film les gars ! Bah oui, c’est la couverture de notre numéro 20, presque épuisé à l’heure où j’écris ces lignes (il doit me rester 12 exemplaires disponibles).Cette bande de Francesco MAZZEI se rattache au giallo par bien des aspects (meurtre à l’arme blanche, rôle d’un témoin oculaire ) mais ne peut se considérer comme un giallo pur et dur au sens strict du terme à savoir un thriller érotique. Toutefois, il s’agit d’un très bon film au scénario captivant. Un curé de campagne a une liaison avec deux femmes de son village, Orchidea (Bedy MORATTI) qui le caresse sous la table lors du repas dominical et Julia (Eva CZEMERYS, la gatta in calore), une taromancienne. Ne supportant plus cette relation (il se fouette le dos), il veut rompre … Peu de temps après, il est retrouvé mort… Qui est le coupable ? Un petit garçon le sait, lui qui observe tout depuis un trou dans le plancher du grenier de l’église. Un petit garçon cloîtré dans cette aumônerie parmi les nonnes et les curés , soigné (drogué ?) par Orchidea. L’inspecteur Boito (Renzo MONTAGNANI) mène l’enquête , arrête un suspect (l’homme d’entretien du cloître) et tombe amoureux de Orchidea qu’il va bientôt épouser. Julia est à son tour sauvagement assassinée. Nouveau suspect, le mari d’Orchidea qui vient de se suicider. Boito et la jeune veuve peuvent convoler en justes noces, mais , lors de la cérémonie du mariage, quelque chose va tomber du grenier de l’église, quelque chose qu va confondre définitivement l’assassin… Chut… Je ne dévoile pas le nom du coupable pour vous maintenir un brin de suspense si vous avez l’occasion de voir ce film. Renzo MONTAGNANI est excellent dans un registre inhabituel, Eva CZEMERYS campe une diseuse de bonne aventure qui s’envoie en l’air avec le curé du village alors que Bedy MORATTI, que je ne connaissais pas, est très bonne dans le rôle trouble d’Orchidea. Le réalisateur multiplie à foison les fausses pistes et agrémente son film de touches plus personnelles : le bras d’honneur du jardinier lorsqu’il sort de prison et les scènes de « nunsploitation » (des bonnes sœurs à demi nues se fouettent le dos pour expier leur péchés, les mêmes prennent une douche collective en gardant leur chemise de nuit… transparente!) . De même, il situe son action à la campagne et non en milieu urbain, terrain de chasse favori des tueurs dans le giallo. Il apporte un soin tout particulier également à toutes les scènes concernant le garçonnet, personnage central de l’intrigue, évoluant dans un milieu très étrange. Il connaît chaque recoin de l’abbaye, il crée son propre univers fantasmagorique et surtout connaît l’assassin… Mieux ! On croit sa fin arrivée dans une scène au suspense haletant mais non il n’en est rien… Chut encore…. Grâce à ces rebondissements jamais tirés par les cheveux, son souci de raconter une histoire qui se tient de A à Z, la qualité de l’interprétation, on accroche à ce chouette film et ce même si les quotas traditionnels du giallo sont bafoués (au final, quatre cadavres pour trois meurtres, un faux et un vrai suicide). Un inédit à découvrir donc.
Didier LEFEVRE (initialement publié in Médusa 21 (c) MEDUSA FANZINE

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