Je m'excuse les amis si je n'ai pas pu alimenter le blog comme je le souhaiterais mais la tache professionnelle (je ne mets pas l'accent circonflexe exprès) s'étend sur le buvard de mes journées comme le pétrole de l'Amoco Cadiz sur les côtes bretonnes en mars 1978. Bref, chaque minute m'étant précieuse, je priorise la rédaction du futur Médusa sur les publications de ce blog. Il faut savoir doser son investissement si l'on veut éviter la noyade dans les limbes des heures indues. Pareillement et parallèlement, je déserte de plus en plus les réseaux asociaux, lassé des anathèmes, des procès en sorcellerie, de la pudibonderie, des seins qu'il faut cacher, des foufounes, même épilées, à mucher, des zizis planqués, des débats du café du commerce (que j'entrainais parfois d'ailleurs), des jeux chronophages, des discussions stériles, des riperies en série (faut dire que la faucheuse ne cesse jamais son ouvrage), des chaînes pour lutter contre le cancer, la lèpre, la fin dans le monde, la diarrhée ou la misogynie, des partages imposés, des coups de blues des uns, de l'euphorie des autres. La merditude des autres, ça use. Ça finit même par rebuter le plus concupiscent des quidams. Je me suis recentré sur des fondamentaux comme un club de football qui lutte pour le maintien : regarder beaucoup de films, me foutre des dernières sorties comme de mes premières palabres, prendre des notes, écrire, raturer, biffer, corriger, fanziner, lire, me balader dans les chemins champêtres et les lieux désaffectés avec ma bien-aimée, m'écarter le plus possible de la meute, du monde, du brouhaha. Plus misanthrope que jamais Didier, individualiste forcené et autocentré sur mes désirs, mes envies et mes passions. Je ne me sens plus l'âme d'embrasser une cause ou d'embraser ma prose. Le monde ne stoppera pas sa révolution parce que j'aurais omis de donner mon point de vue sur le dernier fait divers, mes analyses en matière de géopolitique mondiale ou mes conseils en cosmétique. En vieillissant, je prends conscience de mon insignifiance. C'est bon de redescendre sur Terre, de la boue plein les godasses et la brise dans les cheveux. Comme dit la chanson, "Faut pas se laisser gagner par l'euphorie de croire que l'on est quelqu'un d'important". Un fanéditeur n'est pas "quelqu'un", seuls les objets comptent. Ce qui n'est pas écrit, n'existe pas. Et tout ce qui compte pour moi, c'est le Bis.
Demain déjà, nous ferons ce qu'il nous plaira, en attendant, découvrons ensemble quelques annonces aux dernières heures d'avril.
Le dernier week-end de mai est devenu un carrefour incontournable de l'année puisque les amateurs communautaires du cinoche horrifique se retrouvent dans la joie et l'allégresse au Bloody Week-end d'Audincourt dont la prochaine édition accueillera, entre autres, Linnea Quigley, Sergio Martino ou encore Vernon Wells, excusez du peu !.Du beau linge dans le Doubs pour un moment festif n'en doutons pas. Cette année, vous ne me croiserez pas dans les allées de la Filature ou derrière mon stand de zines, puisque je foulerai au même moment le macadam de Manhattan. Toutefois, si vous vous y rendez, vous croiserez beaucoup de mes aminches parmi les plus précieux, des types 24 carats qui, à eux seuls, valent le détour pour cette contrée éloignée !
Le bloody week-end offre également à tous les fanéditeurs, des plus confirmés aux nés de la dernière ondée fanzinale, l'occasion de se fixer une deadline, sachant que, ataviquement, nous sommes du genre à déborder. Les délais sont toujours dépassés, cela fait notre charme et notre faiblesse aussi.
Vraisemblablement disponibles seront donc à Audincourt le pénultième Vidéotopsie (et cette nouvelle d'un dénouement proche me fend le cœur pire que Marius), le troisième Cathodic Overdose, Toutes les Couleurs du Bis spécial Traci Lords, première partie (dédié à la fois à la belle et au Sopalin, réceptacle de nos premières jajacs en l'honneur de la belle), Scream 11 dédié aux vampires italiens, le numéro 0 de Inglorious Critik, un fanzine sur un versant plus personnel célébrant à la fois les calembours, l'amitié cinéphile et la disparition d'un être cher et le premier numéro très attendu du duo Jérôme Ballay et Rigs Mordo, nommé Black Lagoon. Ce zine fera date à en point douter et je ne résiste pas à l'envie de vous proposer la couverture en illustration. Tout ce joyeux monde devrait être disponible sur la petite boutique de Médusa !
En causant de festival, je me suis rendu pour la première fois aux Hallucinations Collectives de Lyon et je ne regrette pas le voyage dans la capitale des Gaules. Déjà, Lyon que je connaissais que trop peu, s'avère une chouette ville, traversée par le Rhône et la Saône conférant à la cité une vibration singulière. Quant au festival en lui-même, il approche la cime des hauts sommets du septième Art , avec l'extrême festival de Toulouse et l'Offscreen, mes chouchous, genoux, cailloux.
Boudiou quel panard ! Conjuguant avant-premières de la muerte (le dernier Fabrice Du Welz, un film secret dont je n'aurais le droit de parler qu'en Octobre, etc.) et rétrospectives originales (La sentinelles des maudits, un porno obscur de Watkins, La longue nuit de l'exorcisme, Le grand silence), les programmateurs savent caresser dans le sens du poil les obsédés compulsifs du cinoche que nous sommes. De plus, l'accueil y est formidable, tout comme les lieux, autant vous dire que j'y retournerai plutôt deux fois qu'une.
J'en recauserai aussi probablement plus longuement dans le prochain Médusa qu'il me tarde d’exhiber à la face du monde, enfin si j'arrive à faire rentrer l'intégralité du sommaire dans ce numéro. Va falloir pousser fort et sortir les chausse-pieds, je vous l'assure ! Le dossier clowns qui n'est plus un secret pour personne pèse son pesant de cacahuètes et s'étale sur une surface équivalente à trois Hammer Forever, vous voyez le genre ? En tout cas, la rédaction de cet opus se poursuit et j'ai vraiment envie que ce soit un feu d'artifices, une ode au cinéma Bis, la cerise sur le gâteau de mes publications, avant de dire au revoir (je n'ai pas écrit "adieu", notez-le bien !) pour quelques mois, en fait le temps d'une formation qui s'annonce longue, chiante et triste, tout le contraire de L'Amour dans un tonneau !
Come what may
(D.L, 30 avril 2017)
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