Invité par son créateur Anthony Xerra, je me suis rendu ce
samedi à la première édition du SMUF, Short
Movies Underground Festival qui se déroulait à Saint Saulve, petite ville
de la banlieue valenciennoise. Ce baptême comptait quelques invités prestigieux
comme Philippe NAHON, Jo PRESTIA ou encore Abdel QISSI : des personnalités
très abordables, souriantes et disponibles pour le public souhaitant faire des
photos ou discuter quelques minutes.
Le festival s’étalant
sur trois jours et n’étant présent que le samedi, je n’ai pas pu voir, hélas,
le grand prix : Matriarche,
toutefois David MARCHAND (Le destin de
Torelli) m’en a dit le plus grand bien.
Voici mon avis en quelques mots sur les courts métrages que
j’ai pu voir.
La porte de Pierre :
L’ambiance évoque David LYNCH, le scénario celui d’un épisode de La quatrième dimension. Un beau travail
de mise en scène et de photo, une approche philosophique du Fantastique mais quelques
longueurs malheureusement.
Lust Murders :
David MARCHAND m’a confié les problèmes rencontrés sur le tournage qui l’ont
contraint à muer ce court en trailer
façon Grindhouse. Le résultat s’avère frustrant pour le spectateur qui aurait
aimé en voir un peu plus c’est-à-dire un vrai court, tant les images donnent écho
au Fantastique américain du début des années 70. Soulignons le beau caméo de Silvia
COLLATINA.
Bad Gamble :
un combat de boxe thaï ou de free fight (désolé je ne suis pas expert en la
matière) joliment orchestré et mis en images. Le film s’avère plus une carte de
visite des possibilités de son réalisateur qu’une réelle œuvre de fiction.
Attendons donc la suite…
Nek :
Visiblement quelques moyens pour ce court métrage sur la culpabilité d’un
ex-officier SS à la veille de son raccourcissement par la guillotine. Manfred
se remémore ses exactions commises sur une famille de blacks (?). Le huis clos
est étouffant, et le dialogue avec le prêtre confesseur assez juste. Pour le
reste, c’est du déjà vu, et personnellement je sature des films sur les camps
de concentration…
Je suis humain :
Film très court basé sur sa chute empreinte d’émotion.
Bad Toys II :
Très beau film mêlant animation et prises de vues réelles. La dernière scène
avec ces enfants jouant à la console se moquant du père s’enthousiasmant avec
des jouets « non virtuels » confère au film une touche sincère sur le
temps qui passe, l’enfance et l’évolution inaltérable des mœurs. Beaucoup d’humour
également.
Tous les hommes s’appellent
Robert Tourné à Vimy à quelques hectomètres de chez moi, cette belle fable
sur la chasse est une excellente surprise avec une chute qui rappelle
celle des Rats de Manhattan de Bruno
MATTEI. Pour moi, ce film contient tous les bons ingrédients de ce que doit
être un court métrage de fiction : une singularité qui interpelle le
spectateur, de l’originalité, une bonne chute, et pas de remplissage fortuit.
From Singapore with
love Beaucoup de moyens visiblement, des bons plans, de l’action pour un
rendu qui m’a fait furieusement penser à un clip de Rap américain. Efficace
mais pas du tout mon univers.
Karma Koma Jacky
BERROYER et Philippe NAHON font partie du casting de ce film tourné sur la
belle île de la Réunion. Certains plans sont magnifiques, certes, mais la
réalisatrice a visiblement opté pour un certain cinéma expérimental qui peut
rebuter. Ce fut le cas pour moi.
Kill & Win
Ersatz plutôt bien foutu de Mortal
Kombat et consorts. Les combats sont joliment chorégraphiés mais ce n’est
pas du tout (loin de là) mon univers. De plus, l’utilisation de chansons de
Muse ou de Death in Vegas me gêne aux entournures, je préfère quand une musique
originale est créée, même imparfaite.
Enfin, j’ai pu voir Humains
le long métrage de Jacques Olivier MOLON (éminemment sympathique et lecteur de
longue date de Médusa – ce qu’il m’a confié-). Je fus agréablement surpris tant
le film avait été décrié. Pris pour ce qu’il est à savoir un film d’aventures
mâtiné de survival, le résultat s’avère tout à fait satisfaisant. Seul bémol à
mes yeux, un humour omniprésent cassant un peu la tension des séquences
horrifiques.
Je conclurai en donnant rendez-vous à l’année prochaine à
toute l’équipe du SMUF, comme dirait l’autre : I’ll be back
D.L
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