Moi,
vous me connaissez, il ne faut pas grand-chose pour me rendre heureux. Ainsi,
dès que je vois apparaitre le logo de la Universal des 70’s, je sais que je
vais au mieux assister à un grand spectacle, au pire suivre un agréable
divertissement. Le cinéma américain des seventies demeure mon paradis perdu, l’île
nue sur laquelle j’aime à venir m’étendre béatement. Quelle ne fut pas ma joie
lorsque j’appris qu’Elephant s’apprêtait à rééditer début septembre (entre le 4
et le 6, je subodore donc qu’il s’agit du 5), cinq films de cette glorieuse
décennie.
Parmi
eux, Le Toboggan de la mort (Rollercoaster), métrage conjuguant
thriller policier caractéristique de cette époque (façon Columbo pour situer) et film catastrophe, genre alors à son apex. Réalisé
par James Goldstone (Le jour de la fin
du monde), qui œuvra principalement pour le petit écran, le film situe son
action dans l’univers des parcs d’attraction, cibles d’un loup solitaire terroriste
réclamant une forte somme d’argent pour épargner la vie d’innocents. Goldstone
démarre d’abord par un de ses sabotages où les wagons d’un grand-huit (un rollercoaster du titre original)
finissent dans le décor. Si les autorités privilégient d’abord la thèse de l’accident,
la pugnacité et le flair d’Harry Calder (impeccable George Segal) les amèneront bientôt sur les traces de ce fou
dangereux (Timothy Bottoms impeccable lui-aussi). Le suspense montra crescendo
jusqu’au dénouement alors qu’une nouvelle attraction à sensations dans un parc
a été piégée le jour de son inauguration en grandes pompes (le groupe Sparks y
donne un concert et le maire (Robert Quarry) coupe le cordon…).
Si
Goldstone abuse un peu trop des plans dans les manèges (ça sent le deal avec
les patrons des lieux), il maitrise parfaitement son sujet en insistant
davantage sur l’enquête et la personnalité du tueur, plutôt que sur la
catastrophe (le « gros » accident a lieu dès la première bobine).
Nous n’ignorons rien de l’identité de ce dernier, nous connaissons son visage
et n’attendons qu’une chose, que les autorités le chopent. Ses motivations
mercantiles ne chargent pas le film en message politique, même si sa manière de
frapper au hasard des innocents a une résonance particulière aujourd’hui en
plein état d’urgence.
Il
faut resituer le film dans son contexte et l’apprécier à sa juste valeur. Il
représente à mes yeux le haut du panier du film catastrophe, justement en
détournant le principe pour nous offrir un polar bien carabiné.
Plaisir
des 70’s, outre les caisses à l’allure folle, la patine de la photographie,
nous avons droit à une galerie d’acteurs que nous affectionnons énormément
comme Richard Widmark (ici dans la peau d’un agent du FBI), Henry Fonda (patron
de Segal) ou encore Susan Strasberg (vue dans le Hammer, Hurler de Peur). Nous
reconnaissons même une juvénile Helen Hunt qui interprète la fille de Segal.
La version intégrale restaurée (118') du BluRay est nickel et dans les bonus vous aurez droit à la présentation
et la contextualisation du film par Julien Comelli, décontracté et clair. Il
met notamment en exergue les liens qui unissent cette production à l’univers de
Columbo.
(D.L)
Quel jaquette ignoble ! Sinon le film est cool.
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