Deuxième
film de la vague éditée par Elephant Films, Sauvez le Neptune, millésimé 1978 arrive tardivement après le cortège
de films catastrophe des années 70 (La Tour
infernale, L’aventure du Poséidon,
747 en péril, Airport, Terreur sur le
Britannic, etc.). Il appartient au sous-genre du catastrophisme axé sur la
défaillance technique d’un moyen de transport (avion, bateau, zeppelin ou ici
sous-marin), alors que l’autre tendance s’articule autour des fléaux naturels
(éruption volcanique, ouragan, tremblement de terre, changement climatique,
tsunami…).
Le
Neptune, un sous-marin de l’US Navy, remonte à la surface au terme de la
dernière mission de son commandant (Charlton Heston). Dans un épais brouillard
digne du légendaire Fog londonien, il percute un chalutier qui passait par là
et s’échoue au fond de l’océan aux abords d’une faille. Les secours s’organisent
alors que la tension augmente au contraire des réserves d’air dans le vaisseau.
Alternant
scènes de huis clos dans le sous-marin en péril et extérieurs sur les secours
qui s’organisent, le film de David Greene suit un schéma ultra balisé :
les premières victimes, les blessés qui agonisent, les rivalités naissantes,
les désobéissances, les tentatives avortées, les recherches infructueuses et le
climax final où l’héroïsme sacrificiel (David Carradine) triomphe. Un film sans
surprise donc mais réellement plaisant. Déjà, tout a un sens et si, dès le
numéro 1 de Médusa Fanzine en 1989, j’avais publié une filmographie de Charlton Heston,
c’est que cet acteur formidable (Les 10
commandements, Soleil Vert, La planète des singes…) était et
demeure une de mes idoles de jeunesses avec John Wayne, Bruce Lee, Johnny
Weismuller et quelques autres. Son unique présence m’incite d’emblée à acquérir
le film. Dire qu’il est parfait dans le rôle du commandant rongé par la culpabilité
relève du doux euphémisme. C’est un rôle taillé pour lui conjuguant autorité et
humanisme : il s’enquiert fréquemment de la santé des blessés tout en
étant intransigeant avec ceux qui entravent le sauvetage. Au casting, nous
retrouvons également David Carradine alors auréolé de la gloire de la série
Kung Fu, il incarne l’inventeur d’un sous-marin de poche qui permettra de
retrouver l’épave. Son co-pilote n’est autre que Ned Beatty dont le sort dans Délivrance en avait traumatisé plus d’un.
Parmi les autres acteurs, nous remarquons évidemment Stacy Keach, Ronny Cox et Christopher
Reeve juste avant qu’il ne devienne Superman à tout jamais.
Parmi
les meilleurs moments du film, signalons cette scène assez incroyable où l’équipage
coincé au fond de l’océan ne trouve rien de mieux que de regarder Les dents de
la mer pour passer le temps ! Mal leur en prend puisque les choses s’aggravent
sérieusement durant la projection !
Sans
être dans le top 5 du film catastrophe, Sauvez
le Neptune réussit à divertir le spectateur en le tenant en haleine jusqu’à
la dernière bobine. Les présences d’acteurs confirmés et un huis clos
relativement bien maitrisé par David Greene suffisent à élever cette bande au-dessus
de la ligne de flottaison.
Du
côté des bonus, la même équipe que pour Le
Toboggan de la mort, nous dispense des informations toujours pertinentes
sur le film, Julien Comelli présentant même ce filon d’exploitation à lui seul
que constitue le film de « sous-marin » traversant les genres du film
de guerre à l’espionnage en passant par le film catastrophe. Le documentaire, La dame grise (en référence au titre
original : Gray Lady Down) d’une
dizaine de minutes s’avère informatif sans être rébarbatif. C’est tout ce que l’on
demande à un bonus !
D.L
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