samedi 10 mars 2018

Punk à singe, correspondance avec François Bégaudeau

"J'suis p'têt du genre malin mais j'me sens méchamment plus intelligent quand je pense le pire le désordre du monde m'inspire une tendresse amusée au moins le malheur y est d'une criante sincérité" (Logique du Pire, Zabriskie Point)

 Punk à singe, correspondance avec François Bégaudeau a tout du livre piège pour ma pomme car, évidemment, une fois que j'ai mis le nez dedans (plutôt les yeux si nous causons de lecture), impossible de m'arrêter avant d'en avoir atteint le point final. Exalté parce que je découvre dans cette correspondance, je suis  ravi de lire, enfin !, un vrai débat d'idées à propos du punk qui sort des sentiers battus et de la litanie des clichés et des croyances (fausses, c'est même le principe d'une croyance). Pour mettre en exergue leurs points de vue, les deux correspondants convoquent aussi bien Deleuze que les Wampas, NoFx ou Nietzche, Iggy Pop, Joe Strummer ou Spinoza ! 
 Nous ne connaitrons jamais le nom de celui qui passe à la question l'auteur de "être et avoir", Bégaudeau donc, qui fut, le grand public l'ignore, le chanteur et parolier du groupe punk français Zabriskie Point (vous la remarquez l'allusion cinématographique ?) dont certaines chansons sont dans mon panthéon du genre, surtout Logique du pire, chef d’œuvre absolu pour mes cochlées et mon esprit. Pas de nom,  même si je peux mettre un visage sur ce personnage érudit puisque je le croise souvent aux soirées Bon Chic Mauvais Genre de Lille. C'est d'ailleurs avant la diffusion du dernier Cattet / Forzani qu'il m'a offert ce livre, édité par sa structure Les âmes d'Atala qui publie également son fanzine Amer (rien à voir avec le duo, même s'il les interviewa à l'occasion de leur première venue ...).
Sur le site, nous apprenons que ce long dialogue  avec François Bégaudeau a été réalisé au cours d’une correspondance électronique entre le 9 juin 2015 et le 11 novembre de la même année. Il a pour point de départ une conférence sur le punk donnée par François à l’Institut de Sciences Politiques de Lille  en février 2015. ça ne s'invente pas !
Outre les délices que m'a procurés la lecture de cet échange, elle résonne complètement en moi, qui me considère toujours punk dans l'âme et même dans le corps. Né la même année que Bégaudeau, je suis tombé dedans un peu plus tôt que lui mais touché de la même manière indélébile, celle qui ancre à jamais ce que nous sommes et ce que nous serons pour la vie.  Punk, ça ne signifie pas que je passe deux heures chaque matin pour me coiffer correctement la crête ou que je m'enferme dans un pessimisme moribond en beuglant "no future" toute la sainte journée mais cette musique continue d'éveiller en moi des sensations puissantes, un souffle de vie exaltant et de m'inonder de joie. Quelle joie le rock"n"roll ! comme chanteraient les Wampas ! Oui, quelle joie et quel plaisir de s'apercevoir que je ne suis pas le seul à le penser !

D.L

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