mercredi 16 juillet 2025
Au revoir Jean-Pierre PUTTERS
Au revoir JPP
Annoncée le 14 juillet avant les feux d’artifices et les flonflons, la disparition de Jean-Pierre PUTTERS nous laissent sans voix, comme abasourdis. Il avait tiré sa révérence en mai dernier et avait choisi de ne pas l’annoncer de suite, sa volonté a été respectée et c’est l’essentiel.
Mad Movies, pour ma génération (la X), fut un formidable compagnon d’adolescence, le corolaire des vidéoclubs, le moyen immuable de retrouver imprimés nos rêves cinéphiles les plus fous. Il y avait aussi L’écran Fantastique mais plus policé, moins irrévérencieux. J’avais choisi mon camp. La plume de Jean-Pierre était inimitable, conjuguant érudition et humour, réflexions et franche rigolade, des textes que j’ai lus et relus jusqu’à plus soif au point d’en connaitre certains presque par cœur. Certes, au fil des années, nous avons senti qu’il se détachait de tout cela. Après son départ, Mad ne fut plus jamais pareil, nous non plus : la vie d’adulte nous dévorait, brisant nos rêves adolescents.
Dans ces années-là, j’attendais chaque nouveau Mad Movies avec une impatience folle, pressé de dévorer l’édito et de parcourir toutes les pages. Rien d’autre ne comptait. Je les trinqueballait au collège puis au lycée où je partageais cette passion avec ceux qui devinrent et restent des amis pour la vie. De cette bulle créatrive, de cette ivresse cinéphile, allait naitre Médusa Fanzine, mais c’est une autre histoire.
Sans la prose de Jean-Pierre PUTTERS, mon existence aurait été tout autre. Je le dis avec certitude : pas de fanzine, pas de Médusa, pas les mêmes amis, pas toutes ces rencontres. J’i même de la peine à imaginer comment j’aurais pu supporter le reste s’il n’y avait pas eu cela. Il fut un des aiguillages les plus importants de ma vie, la colorant de fantasticophilie (et je sais que cela durera jusqu’à mon dernier souffle). Bien malgré lui, il m’avait contaminé, comme il l’a effectué pour des dizaines d’autres.
Je ne l’ai rencontré pour de « vrai » que des années plus tard à Gérardmer d’abord, puis dans des boutiques, lors de festivals (Bloody week-end, Hallucinations collectives, Extrême Cinéma, PIFFF). J’en garde des anecdotes savoureuses et des échanges précieux. Je me sentais pourtant comme un jeune pousse devant un sequoia géant, d’une insignifiante petitesse. Il a toujours été cool avec moi, je n’ai jamais osé lui dire tout ce qu’il représentait mais je crois qu’au fond il le savait. Il suffisait d’ouvrir Médusa…
A ce propos, je le remercie encore aujourd’hui d’avoir participé à Médusa en m’envoyant quelques textes. Qu’il soit dans l’ours de ces numéros fut un honneur, mieux un adoubement.
Merci pour tout Jean-Pierre.
Tiens, je m’en vais relire son entretien dans Le Bissophile et Mad, ma vie.
D.L
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