Entretien avec Fanny MAGIER
Je suis ravi de vous présenter cet entretien avec l’actrice qui a incarné un des personnages les plus mémorables dans toute la filmographie de Jean Rollin — Fanny Magier. Fanny a joué Hélène dans Fascination, mon film favori. Souvenez-vous vous de la cheffe élégante de la compagnie des dames perverses assoifées de sang qui apparaît un peu après le milieu du film ? C’est Fanny Magier.
A part ça, Fanny est aussi connue pour des rôles tels que la victime de Françoise Blanchard dans La morte vivante de Jean Rollin, la mère de Messaline dans Caligula et Messaline et Agrippina dans Nerone e Poppea de Bruno Mattei & Antonio Passalia, aussi qu’environ vingt autres films d’exploitation cultes sortis entre 1978 et 1983.
Dans l’interview, Fanny a partagé quelques souvenirs de sa carrière cinématographique,
pourquoi elle l’a arrêté, ce qu’elle a fait après et aussi ce qu’elle fait désormais. (Gene Willow)
Alors, passons aux choses sérieuses.
Comment avez-vous commencé à faire le cinéma ?
Quand j’étais très jeune, je vivais chez une nourrice à la campagne, au nord de Paris (je suis de Paris).
Un film est venu s'y tourner. En voyant le déroulement et tout ce qui se passait, je me suis dit “
Quand je serai grande, je serai actrice ”.
De 20 à 25 ans, j’ai fait du dessin industriel (j’ai étudié le dessin industriel en mécanique générale).
Puis j’ai rencontré un ingénieur français qui travaillait dans les Émirats. Je l'ai suivi.
C'est après notre séjour de 2 ans à Sharjah près de Dubai, que j’ai décidé de commencer ma carrière
d’actrice.
Ma devise est “ Il n’est jamais trop tard pour bien faire! ”
J’avais un toit, de la nourriture, cela me suffisait.
J’ai pris des cours chez Florent et un autre cours (dont j’ai oublié le nom).
J’ai commencé à faire de la figuration à la télé et j’ai fait mon premier film
— Utopia avec Laurent Terzieff et Dominique Sanda.
Quels sont vos rôles et films préférés ?
Comme beaucoup d’acteurs, nous avons fait des films dont on n’a pas aimé souvent le résultat !
J‘ai aimé Utopia — mon premier film.
Travailler et partager un temps avec Laurent Terzieff était impressionnant.
Moi, j'aime beaucoup votre personnage dans Fascination —
une femme aristocratique, élégante, sérieuse.
Très en contraste avec les personnages de Brigitte Lahaie et Franca Maï, plutôt coquettes.
Que retenez-vous du tournage de Fascination et de Jean Rollin lui-même ?
La caméra avait disparu ! Je n’ai pas vraiment de souvenirs.
Je ne me rappelle même pas si Jean-Marie Lemaire [qui a joué l’héro principal dans Fascination]
était déjà mon amant ou c’était après le film.
La caméra est disparu ? Véronique D-Travers, une amie proche et assistante de Jean Rollin
depuis la fin des années 80, m'a dit dans un entretien que Jean Rollin avait l'habitude de perdre des choses.
Une fois il a perdu un chèque de 90 000 € (60 000 Francs) pour un de ses films !
Heureusement, retrouvé dans le sous-sol de son immeuble d'appartements,
dans la benne à ordures. Et il y avait des vols plusieurs fois sur les tournages aussi.
Vous vous souvenez un peu plus de détails sur cet accident avec la caméra, peut-être ?
La seule chose dont je me souviens — c’est qu'un matin on apprend que la caméra avait disparu.
Je ne me souviens plus, s’ils l’avaient retrouvée ou s' ils ont été en chercher une autre !
J’aimais bien Jean Rollin. Je pense que sa vision de cinéma était bien particulière.
Il devait bien m’aimer aussi puisqu’il m’a repris dans un autre de ses films.
Oui, Jean Rollin vous a fait tourner aussi dans La morte vivante.
J'ai revu cette scène avant l'entretien. Mon Dieu, comme c'est épouvantable ! : )
Peut-être gardez-vous quelques souvenirs de ce tournage aussi ?
Ce dont je me souviens de la scène La morte vivante, où Françoise Blanchard me tue,
c’est que j’étais totalement épuisée à la fin de la journée.
C’est curieux, il s’est souvent passé des choses bizarres dans les tournages de films d’horreur.
J’ai fait un film en Belgique avec Roger Van Hool — Lock, un film de Maxime Debest.
Et là, c’était l’équipe de tournage qui avait un problème financier avec le producteur.
La production n’avait pas payé l’équipe. Donc ils ont arrêté de travailler !
Vous étiez amies avec Françoise Blanchard ?
Je vous vois tourner ensemble au moins dans trois films :
La morte vivante, Nerone e Poppea, Caligula et Messaline. Que souvenez-vous de Françoise ?
On était amies pendant très longtemps. Je l'ai présentée pour plusieurs films.
C'était en fait ma meilleure amie. Et puis nous nous sommes perdu de vue
quand je suis revenue vivre aux États-Unis en 1994.
Ce dont je me souviens de Françoise, c'est qu’elle avait toujours une bonne marque de bouteille de champagne
dans son frigidaire ! Elle avait de très belles mains, des doigts longs et fins.
Françoise m'avait vraiment impressionnée quand elle m'avait révélé tout au début de notre rencontre
qu'elle était une ancienne toxicomane. Elle était plusieurs années auparavant accro à l'héroïne
et elle s’est arrêtée toute seule. Il faut avoir une force énorme pour pouvoir s'arrêter toute seule.
Un jour, pour mon anniversaire, elle m’avait fait la surprise de m'offrir de l’eau de toilette
qui était parfaite pour moi, alors que j’avais toujours eu un grand problème pour en trouver une qui me convienne !
Vous avez dit que Jean-Marie Lemaire était votre amant.
Je vous vois ensemble dans au moins deux films : Fascination et Convoi de filles.
Pourriez-vous vous souvenir quelque chose de lui ?
Jean-Marie était un personnage intéressant et mystérieux. Il était venu sur mon tournage
Lock que je tournais en Belgique (son pays natal). Il était venu me chercher pour que nous
allions voir le film Shining. Il m’avait félicité de la scène que je venais de faire. Il m’a fait sentir
comme une star, par la façon de me parler. Il m’a fait sentir vraiment bien. Il savait faire des gens être contents d’eux. C’est une qualité rare.
Il avait beaucoup de qualités. Il était respectueux, galant, un vrai gentleman, généreux de son temps,
de ses connaissances.
Vous avez aussi souvent rencontré les mêmes acteurs notables dans plusieurs films :
Muriel Montossé (dans Fascination, Contes de la Fontaine, Belles, blondes et bronzées,
Trop au lit pour être honnête), aussi au moins une fois Pamela Stanford, Claudine Beccarie, Monica Swinn…
Avez-vous des souvenirs de ces actrices-la (ou peut-être des autres) ?
Je suis resté amie avec Muriel. D’ailleurs, elle est venue me visiter l'année dernière en août à Los Angeles
et nous avons célébré mes 70 ans. J'ai beaucoup d'admiration pour Muriel et pour son courage, sa ténacité.
Elle a eu des dures moments dans sa vie. Chapeau.
Les autres actrices, je ne les connaissais pas vraiment.
Pouvez-vous vous souvenir quelque-chose à-propos les autres réalisateurs avec qui vous avez aussi travaillé ?
Pour vous rappeler un peu:
Bruno Mattei et Antonio Passalia (dans Caligula et Messaline et Nerone e Poppea), Jesús Franco
et Pierre Chevalier (dans Convoi de filles), Jose Benazeraf (dans Les contes de la Fontaine),
Claude Mulot (Le jour se lève et les conneries commencent), Jacques Marbeuf (Trop au lit pour être honnête),
Joël Séria (San-Antonio ne pense qu'à ça), et les autres.
Avec qui d'eux aimiez-vous travailler le plus (ou moins) ?
Claude Mulot était un copain, donc sympa de tourner avec lui. C'était une super ambiance.
Mais j’ai fait qu’un petit truc sur son film. Jacques Marbœuf était sympa, savait ce qu'il voulait.
C'était super de tourner avec Ticky Holgado pour qui c’était son premier film.
Pour le film Utopia, Iradj Azimi était un bon réalisateur. Et pour le reste — trop lointain pour m'en souvenir à part les dramas.
Il y a si longtemps ce passage de ma vie, que j’ai oublié plein de souvenirs.
Je pense que je l'ai dit auparavant, pas mal d'acteurs font de mauvais films et très peu dont ils sont fiers.
Moi je pense que j'ai fait pas mal de mauvais films. Je dois être honnête avec moi-même, où je ne me trouve pas bonne. Peut être suis-je la seule à penser de cette façon.
Peut-être il n'y a pas énormément de grands chefs d'œuvre dans votre filmographie, mais il y en a.
Les films très notables comme Fascination, La morte vivante, Nerone e Poppea, Caligula et Messaline.
Il y a beaucoup de gens qui sont passionnées particulièrement par les films pareils (cinéma bis),
qui prennent le plaisir en les regardant, moi inclus.
Ce que je veux dire, c'est que vous avez une raison sérieuse pour être contente de votre contribution
dans le cinéma. Les cinéphiles toujours regardent vos films,
après les décennies, et reçoivent des bonnes émotions, grâce à vous.
Je suis surprise, mais merci, cela fait plaisir d'entendre ça.
Je vois que je me critique de trop.
Je viens de regarder dans Google Keyword Planner —
les utilisateurs web américains (je n'ai pas regardé pour tous le pays)
cherchent votre nom en moyenne 30 fois par mois. Alors, les cinéphiles
vous connaissent et gardent dans leur souvenirs.
On me cherche 30 fois par mois ? C’est curieux …
30 fois par mois — c'était seulement pour les utilisateurs Américains.
Mais à travers le monde entier, votre nom est cherché dans Google 320 fois par mois :
https://www.screencast.com/t/JewZhfZDwO
dont 110 fois par mois - par les Français :
https://www.screencast.com/t/1kC2YtNX
Je suis vraiment surprise. Merci d’avoir vérifié. J’ai vraiment appréciée.
Peut-être pourriez-vous vous souvenir quelques histoires, anecdotes,
des choses drôles ou simplement curieuses qui se passaient pendant les tournages ?
Soit sur le film Nerone e Poppea soit sur Caligula et Messaline, Françoise m'étranglait avec une écharpe,
et en fait elle l'a tellement serrée, très fortement, que j’ai commencé à perdre pied...
Et je pense qu’ils n'ont pas utilisé cette scène, car je disparaissais du cadre !
Nous faisions ces deux films en même temps aux studios Cinecittà à Rome.
Je me suis battu sur le plateau avec l'acteur principal,
car il ne jouait pas pour me soutenir alors que c'était une scène importante pour moi…
J'étais amoureuse d'un Français qui devait venir passer quelque jours avec moi à Rome.
Mais dès qu'il est arrivé, je lui est demandé de partir. J'étais émotionnellement instable.
Quand on me parlait mariage, je paniquais !
J’ai commencé le tournage en remplissant bien mon décolleté,
mais après quelques semaines on a été obligé de me rembourser mon soutien gorge car je perdais du poids.
Dans quelques uns de vos films votre nom est spécifié comme Fanny Magieri, Fanny Magierie, Fanny Maggieri
— à la façon plus italienne. Pourquoi avez-vous décidé d’utiliser ces pseudonymes au lieu de Fanny Magier ?
C’est quand je tournais en Italie que j’ai reçu un coup de fil du réalisateur Maxime Debest pour tourner un film en Belgique
— Lock, et il m'a demandé de changer mon nom en Maggieri pour avoir plus de poids auprès de la production.
Quand j’ai pris la décision de partir de France (un an après avoir tourné ce deux films en Italie),
j’aurais aimé aller vivre en Italie et continuer ma carrière d'actrice, mais je ressemblais trop à une Italienne. J’adore l’Italie.
Cela me fait penser que je n'ai jamais été payée pour ce film — Lock.
Lock de Maxime Debest est votre dernier film ? Il est sorti en 1983. Pourquoi êtes-vous arrêtée de faire le cinéma ?
Lock a été mon dernier film. Je faisais de la télé après.
A cette époque, il y avait très peu de rôles pour une femme et autour de mon âge.
Je me trouvais dans une position où j'étais en compétition avec des actrices connues.
Tout d’abord, j'ai toujours pensé que le cinéma serait que pour un certain temps.
Pas toute ma vie. Je cherchais à partir de Paris. Et une amie m'avait demandé
si je voulais aller vivre aux États-Unis ou en Australie. Je lui ai dit que je la suivrai.
Comme pour l'Australie il était super difficile d'avoir un visa, on a opté pour l’Amérique.
Donc Los Angeles — pour le soleil et le cinéma.
J'ai eu mon visa (ce n'était pas évident), mais ça —
c’est une autre histoire! Je suis donc partie, mais sans mon amie. J’avais trouvé un agent aux États-Unis, mais qui voulait la carte verte. La carte verte c'est un long parcours pour l'obtenir. Etre Actrice n'était pas la bonne pioche pour avoir une carte verte.
C'est encore une histoire intéressante dans mon parcours aux États-Unis.
Au début, je faisais des voice overs, puis la vie m'a fait virer vers la mode.
Je dois dire que je ne pensais pas être bonne actrice.
Vous dites qu'après quelques années en Amérique vous êtes revenue en France
pour y vivre pendant deux ans. Pourquoi ?
La raison pour laquelle je suis rentrée en France — c'est que je me suis fait attaquée
. Et j'étais déprimée et ma famille m'a demandé de rentrer.
Que faites-vous maintenant ? Je sais que vous êtes "guérisseuse énergétique",
vous aidez des gens guérir de son stress. Pouvez vous en parler plus en détail ?
Oui, je suis guérisseuse énergétique. J’aide les gens à réduire, même éliminer, l’anxiété
et contrôler le stress. J’aide aussi à renforcer le système immunitaire qui est très important
spécialement aujourd'hui avec ce virus [Fanny parle de la pandémie du COVID-19 de 2020
pendant laquelle cette interview a été faite], et j’aide aussi à faire éliminer les toxines du corps
et même les radiations de la pollution et surtout maintenant le 5G qui est un véritable poison
pour notre corps. J’aide aussi à éliminer la douleur physique.
Mon travail est un programme unique qui intègre une forme de respiration, une prise de conscience,
une méditation guidée, et un travail avec l'énergie quantique et de plus avec les autres systèmes
énergétiques que nous avons dans notre corps.
Je peux aider les gens n'importe où dans le monde car mon travail peut se faire aussi virtuellement
. Et maintenant j’ai rajouté un excellent outil qui est l'Hypnothérapie. Elle s'additionne très bien avec
mon travail car c'est aussi un processus assez rapide qui permet de s'améliorer en transformant
ce que nous avons dans notre subconscient qui contient trop de croyances limitées qui sont
en général fausses et qui peuvent détruire notre vie.
Je suis passionnée par ce travail. Je suis si contente quand les gens me disent que j’ai changé
leur vie, spécialement les gens qui sont addicts à la drogue ou l'alcool ou autre forme d’addiction.
Si je le comprends bien, vous pouvez sentir ou/et voir des énergies que la plupart de gens ne peuvent pas ?
Comment avez-vous découvert cette capacité en vous et comment avez-vous commencé votre carrière dans ce domaine ?
Pour ce qui est guérisseuse énergétique, je crois que chacun peut l’être.
Il nous faut tout simplement être en harmonie avec notre corps, avec notre âme et nous sentir liés à l’Univers et à Dieu.
Je suis intuitive depuis très longtemps. Je peux sentir les gens très vite.
Sentir leur energies, je peux apprendre à les connaître assez rapidement — qui ils sont vraiment.
Je ne vois pas l'énergie, mais je la ressens.
J’ai appris à travailler avec l'énergie quantique, il y a sept ans.
Puis j’ai appliqué ma connaissance à quelqu’un pendant sa guérison de l’addiction dans un centre de rétablissement,
et j’ai fini par offrir mes services trois sessions par semaine ces 6 dernières années en tant que bénévole.
J’aime aider des gens.
[Les lecteurs qui voudraient recevoir l’aide avec les problèmes de santé susmentionnés
de la vedette fascinante du cinéma français et guérisseuse énergétique professionnelle
— Fanny Magier — peuvent apprendre plus de sa spécialisation et la contacter par :
Site web officiel : www.FannyEnergyHealer.com
Instagram: @fannyenergyhealer ]
Quels intérêts avez-vous à part le cinéma et médecine ?
J’adore jouer au pickleball et jouer au tarot. Je joue aux cartes avec des Français ici aux États-Unis.
C’est vraiment un jeu sympa, un peu comme le bridge, plus facile que le bridge.
J’aime aussi les conversations profondes. J'adore parler de spiritualité,
qui nous sommes vraiment, donc j’aime écouter des professeurs spirituels,
et même des biologistes tels que Dr. Bruce Lipton ou Dr. Joe Dispenza.
Et j’aime écrire — j'écris sur ma vie [mémoires]. Et créer —
vêtements ou objets, mais cela fait longtemps que je ne l'ai pas fait.
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